Saint Patrick, vitrine par excellence de la culture irlandaise

Publié le 16 mars 2023 à 17h21 dans Référencement

À l’heure où les « fake news » circulent rapidement, il est primordial de s’attaquer à un sujet qui dure depuis beaucoup trop longtemps. On ne parle pas ici de mois, ni même d’années, mais plutôt de siècles. La Saint Patrick, ça vous dit quelque chose ? Le vert, les trèfles, l’Irlande, la bière. Eh bien non ! Tout ceci n’est que mensonge et tromperie. Il est grand temps de voir la vérité en face, alors laissez-moi vous relater les faits.

L’origine de la Saint Patrick

Chaque 17 mars, le monde entier décide de se mettre à l’heure et aux couleurs irlandaises afin de célébrer tous ensemble leur fête nationale (non-officielle), leur 14 juillet à eux : la célèbre Saint Patrick. Mais alors, qu’a-t-il bien pu faire pour que 1 500 ans après la mort de celui-ci, on fête encore la Saint-Patrick ?

Pour commencer, il ne serait ni plus ni moins que la personne qui aurait importé le christianisme sur les terres irlandaises en convertissant plusieurs rois, et semant derrière lui quelques monastères. C’est également grâce à lui que l’île d’Émeraude a trouvé dans le trèfle un symbole national. Une tige, trois feuilles, quoi de mieux finalement pour expliquer ce qu’est la Sainte Trinité aux païens qui peuplaient l’île ? Pour finir, et ce n’est pas négligeable, il aurait tout simplement fait disparaître l’entièreté des serpents, le symbole du mal, de l’Irlande. Depuis, chaque 17 mars était fêté dans un premier temps en tant que fête chrétienne, et ce, jusque dans les années 90. À partir de là, celle-ci s’est démocratisée afin de devenir un festival qui fait la promotion de la culture irlandaise. De nos jours, la Saint-Patrick donne de grandes parades avec de véritables marées humaines habillées de vert et, en guise d’écumes, des dizaines de milliers de litres de Guinness.

Les changements concernant la Saint Patrick

Je vous parlais au début de « tromperie », de « mensonge ». Bon, il se peut que j’aie légèrement aggravé les faits. « Adaptation » serait un terme plus juste. Mais qu’est-ce qui a changé au fil des années ?

Le bleu devenu vert

Pour commencer, si vous voulez vraiment faire le puriste de la Saint-Patrick, habillez-vous en bleu. Eh oui, à l’origine, la couleur utilisée pour la Saint-Patrick était le bleu, couleur présente sur les drapeaux de l’Armée Citoyenne Irlandaise. Le vert était même considéré comme la couleur de la malchance. Ce n’est qu’à la fin du 18e siècle, après l’adoption du trèfle en tant que symbole national, que le vert a été attribué à la Saint Patrick.

L’ouverture des pubs 

À l’origine, la Saint-Patrick était une fête catholique, qui en plus tombe en pleine période de Carême. Autant vous dire que l’alcool n’avait pas réellement sa place pour célébrer le grand Patrick. Par conséquent, pendant de nombreuses années, les bars étaient fermés, difficile à croire, n’est-ce pas ? Puis les années 70 sont arrivées et la loi fut changée : ouverture des pubs, des tireuses et des cordes vocales bien utilisées.

Les parades

Lors de cette célébration de la culture irlandaise, des festivités sont organisées et notamment des parades déambulent dans les grandes villes. Logiquement, la première devrait avoir eu lieu en Irlande donc. C’est bien mal connaître les Américains. Si la première parade à Dublin a eu lieu en 1931, ils n’ont pas attendu aussi longtemps à Boston pour défiler, car, dès 1737, les colons irlandais se retrouvaient dans la rue. Rien d’étonnant quand on connaît l’importance des États-Unis pour la communauté irlandaise. Si ce n’est pas le cas, dites-vous qu’il y a aujourd’hui 7 fois plus de descendants Irlandais que d’habitants en Irlande.

Aujourd’hui, New York, Boston, Montréal et Dublin organisent les plus grandes parades pour la Saint-Patrick. Si vous êtes plus attirés vers l’insolite, alors direction Chicago qui, pour l’occasion, n’hésite pas à verser dans la Chicago River 40 tonnes d’un colorant écologique et sans danger afin de le rendre complétement vert. On peut également vous proposer de vous rendre à Hot Springs dans l’Arkansas, où vous vous joindrez aux milliers de visiteurs prêts à assister à un défilé qui se tiendra sur une trentaine de mètres. Cette particularité fait de cette parade le défilé le plus court de la Saint Patrick.

La Saint Patrick dans le monde

Vous l’aurez compris, la Saint-Patrick est une véritable vitrine pour la culture irlandaise qui, le temps d’une journée, s’exporte en dehors des frontières de l’île d’Émeraude. Si les États-Unis ainsi que le Canada ont déjà été cités, d’autres pays n’hésitent pas à jouer le jeu, même si on ne les y attend pas.

Bien évidemment, comment ne pas citer les voisins du Royaume-Uni et notamment Londres qui, pour l’occasion, rend parfaitement hommage aux couleurs irlandaises avec une parade comptant 32 chars à l’image des 32 comtés irlandais. Gastronomie et musique typique viennent compléter les festivités.

Une fête où la bière coule à flots, vous pensiez vraiment que l’Allemagne passerait à côté de cela ? Le temps d’une journée, Munich adopte les kilts traditionnels (eh oui, ce n’est pas qu’en Écosse) pendant que Berlin délaisse les bières blondes pour la fameuse brune de chez Guinness. Tout ceci accompagné, bien évidemment, de tout le folklore irlandais.

Pour finir, un peu d’exotisme avec le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est. Ville la plus extravagante du monde, Dubaï se met également au vert avec, pour l’occasion, un village irlandais accueillant plusieurs groupes de musique celtique. Pendant ce temps, les restaurants de la ville adaptent leur carte afin de proposer des mousses au chocolat à la Guinness, ragoût d’Irlande ou bien gâteaux de crabes irlandais.

Singapour figure également dans la liste des lieux qui deviennent une terre d’accueil de la culture celtique. Défilé de cornemuse, danses irlandaises et puis du vert, du vert et encore du vert.

Nous sommes donc bien loin des célébrations organisées durant des siècles pour la Saint-Patrick, mais bon, on ne va quand même pas gâcher le plaisir que l’on prend à boire une bière irlandaise (toujours avec modération) en écoutant de la cornemuse. Ah oui, au fait, Patrick avait comme premier prénom Maewyn Succat et il n’était pas Irlandais, mais plutôt Écossais ou Gallois. Bonne Saint Patrick !