ChatGPT, Midjourney, DALL·E, Jasper et autres : à la découverte de l’IA générative
Publié le 27 février 2024 à 13h49 dans Actus Incomm et Les conseils d'Incomm

Depuis quelques années, l’Intelligence Artificielle est au cœur de nombreux débats. La preuve en est que la démocratisation d’outils comme ChatGPT, ou encore Midjourney, ont quelque peu bousculé le cadre – et l’équilibre déjà précaire – de la création de contenus (textuels, visuels et sonores). On parle alors d’IA générative. De plus en plus de particuliers et de professionnels, qu’ils soient curieux ou plus aguerris, se sont emparés de ces nouveaux outils et les ont intégrés dans leurs activités. Autrement dit, le marché est en pleine expansion. Mais comme pour tout progrès technologique, des questions se posent  : quel est le réel apport des IA ? Ce bouleversement technologique n’est-il pas sans limites techniques, juridiques, intellectuelles… ? Comment appréhender leurs potentiels de manière créative, innovante et responsable ? Nous vous livrons, ci-dessous, quelques pistes de réflexion.

L’IA générative : les chiffres clés

→ Selon une étude publiée en septembre 2023 par Statista, le portail de statistiques de référence, le marché de l’IA générative représenterait un chiffre d’affaires mondial de 42 milliards d’euros pour l’année 2023. Et il devrait s’approcher des 200 milliards d’euros à l’horizon 2030.

→ Parmi les secteurs sujets aux mutations, 23 % des professionnels du marketing et 21 % des spécialistes de la vente ont déjà adopté l’IA dans leur travail.

L’IA générative : un petit tour d’horizon

L’Intelligence Artificielle générative n’est en réalité qu’un pan de l’IA. Développée au travers d’outils spécifiques, elle permet de générer du contenu de qualité, le plus souvent cohérent, et même parfois original et créatif. Et ceci, sur tous les supports courants : l’image, le texte, la vidéo, le son et la musique. L’amélioration des fonctionnalités, la sophistication des systèmes et l’adaptation des bases de données permettent de concurrencer, à certains niveaux, la production humaine, et même de la surpasser en termes de productivité. En effet, l’étude de Statista a révélé que certains services, travaillant avec un chatbot (assistant conversationnel) basé sur l’IA, ont observé une croissance de 14 % du nombre de complications résolues par heure.

Comment ça marche ?

L’IA générative regroupe un ensemble d’algorithmes et de données préexistantes, qui ont été assemblés comme un réseau autonome. En fonction des requêtes formulées (questions, phrases complètes, mots-clés…) par les utilisateurs (humains), les systèmes génèrent une réponse adaptée et conforme aux attentes. Mais ce n’est pas tout : l’IA générative est également programmée pour apprendre en continu, et donc, devenir de plus en plus intelligente. Pour ce faire, les conceptrices et les concepteurs y ont intégré différents modes d’apprentissage : « supervisé », « non-supervisé » et « par renforcement ».

Des outils toujours plus nombreux

Les outils permettant d’exploiter l’IA générative sont de plus en plus nombreux. Les chiffres ne mentent pas : en septembre 2023, la France comptait 79 startups spécialisées dans l’IA générative. Certains précurseurs restent des références en la matière. D’autres sont en passe de surpasser leurs modèles en termes d’efficacité et de précision. D’autres encore connaissent un succès grâce à leur gratuité et accessibilité. Mais force est de reconnaître que la concurrence encourage la prolifération des dispositifs. Et pour cause ! Le portail de la Direction générale des Entreprises recense plus de 590 entreprises qui se consacrent au marché de l’IA en 2023. Voici un aperçu non-exhaustif des outils qui ont fait (ou font encore) parler d’eux :

Pour le texte

En novembre 2022, une version gratuite, et non-connectée à Internet, de ChatGPT est au cœur de l’attention médiatique. Capable de générer du texte à partir de questions formulées par l’utilisateur, l’outil fournit des réponses détaillées et, le plus souvent, pertinentes. En janvier 2023, il compte plus de 100 millions de comptes enregistrés. Depuis, le chatbot d’OpenAI a vu apparaître de très nombreux autres concurrents : Gemini (Google Bard), Bing ChatGPT, YouChat…ou encore le français Writier. Selon les outils, les fonctionnalités peuvent varier. Certains sont capables de travailler les synonymes ou de générer des conseils sur la structure d’un texte. D’autres encore citent naturellement leurs sources…

Pour la vidéo

Dans le domaine du marketing, et plus particulièrement dans le domaine du Social Media Marketing (SMM), il est de plus en plus courant de créer des contenus vidéo à partir de l’IA, et ce, à destination de plusieurs plateformes telles que YouTube, Instagram, ou encore Facebook. Parmi les outils qui ont la cote, on retrouve Sora, Pictory, InVidéo, Synthesys, ou encore Deepbrain AI, particulièrement adapté aux utilisateurs inexpérimentés. À l’instar des autres outils de l’IA générative, ils travaillent à partir d’une base pré-établie : un sujet, un scénario ou une intrigue.

Pour l’image

DALL-E, Midjourney, Bing Image Creator, Firefly…Pour ce qui est des outils d’IA générative d’images, l’exhaustivité et la compétitivité sont au rendez-vous. À partir de descriptions textuelles, les systèmes génèrent des images précises et créatives, proposant même des fonctionnalités qui permettent de générer des animations, ou encore de concrétiser formellement des notions abstraites. Aujourd’hui, certaines entreprises s’en servent pour créer ou illustrer leurs campagnes publicitaires.

 

Pour le son et la musique

Des outils qui imitent des chanteurs et des célébrités à la perfection, d’autres qui génèrent des mélodies et des effets sonores, d’autres encore qui imitent les intonations humaines, sans oublier les IA de traduction…De nombreux outils sont à votre disposition : MusicLM (l’outil de Google), Suno.ai, Soundraw, MuseNet (OpenAI), Mubert, Loudly, ElevenLabs… Pour la plupart, il est possible de télécharger votre création libre de droits.

L’IA générative : les limites et les risques

Si certains de leurs résultats impressionnent par leur fidélité ou par leur inventivité, les outils de l’IA générative se heurtent néanmoins à des limites telles que :

  • Une exactitude faillible : ne l’oublions pas, les IA sont, pour la plupart, créées à l’image de l’Homme. Par conséquent, elle est naturellement faillible. De plus, ces algorithmes sont basés sur des probabilités, ce qui induit une marge d’erreur (certes, modérée). C’est pourquoi, il faut toujours se montrer prudent au risque de se heurter à des contenus approximatifs, dupliqués, ou encore mensongers. Exemple : vérifiez les informations des textes produits, consultez les sources…
  • Une créativité illusoire : si leurs fonctionnalités garantissent une exhaustivité de contenus, les outils IA ne peuvent pas encore concurrencer la créativité et la pensée humaine. Dans les domaines de la communication et du marketing, par exemple, des experts se servent de l’IA générative comme une base perfectible, à peaufiner ou à retravailler.
  • Des bases de données obsolètes : attention à la pénurie de données ! À l’heure où l’information devient instantanée, les bases de données se doivent d’être sans cesse actualisées. Or, certains outils IA ne sont pas toujours à jour (à une ou deux années près).
  • Un cadre juridique flou : en 2023, aucune loi n’encadre la mise en œuvre de l’IA générative. Pourtant, les risques sont bien réels et déjà au cœur de certaines affaires : violations de données, plagiats, atteintes à la réputation et à la propriété intellectuelle, fraudes, création de malwares, risques de deepfakes ou de fakenews, etc. Afin de contrer les abus, les experts élaborent des codes de déontologie et des guides.

Ces outils ont aussi un impact sur les pratiques professionnelles. Qu’en est-il des graphistes designers, des rédacteurs, des référenceurs SEO, des illustrateurs, des photographes, et des artistes ? Avec l’IA générative, c’est toute la chaîne de la création de contenus qui se retrouve touchée. Les professions sont-elles amenées à disparaître ou devront-elles faire face à une évolution de leurs pratiques ? Quelle sera la place de l’humain ? À l’heure actuelle, les réponses sont encore floues.

Gardez l’esprit ouvert, mais restez vigilant.e !

Si elle n’en est qu’à ses premières heures, l’odyssée de l’IA générative n’est pas si différente de celle des autres bouleversements technologiques. Dans un premier temps, on s’émerveille et on s’emballe : le progrès permet de nouveaux horizons en matière d’usage ; les avancées s’annoncent stimulantes économiquement comme intellectuellement. Mais il y a également le revers de la médaille : les outils s’avèrent performants, mais sont, en réalité, loin d’être révolutionnaires. Pire encore, les usages illégitimes tendent à souligner les limites éthiques de l’innovation. En d’autres termes, le jour où les machines remplaceront les hommes n’est pas encore tout à fait arrivé.

Mais le destin des IA n’est pas pour autant scellé. Si elles sont légitimes, la peur et la crainte, que suscite le phénomène, ne doivent pas pour autant clore le débat. Il faut encore du temps ainsi que beaucoup de recherches et d’expérimentations pour appréhender les outils et les mettre à profit de projets professionnels comme personnels. Cela implique plusieurs axes d’amélioration :

  • créer un cadre juridique pour délimiter les pratiques,
  • veiller à la cybersécurité des utilisateurs comme des institutions,
  • former les esprits créatifs pour garantir une réelle valeur ajoutée, etc.

Et si l’IA générative était davantage une solution d’aide et de soutien plutôt qu’une révolution radicale et définitive ? Découvrir, tester, corriger, équilibrer, rechercher, et toujours comprendre : tels sont les mots d’ordre pour perfectionner l’IA générative. In fine, la différence se jouera dans l’expertise humaine, authentique et personnalisée, qui sera chargée de l’encadrer.